Mulher livre

En 1969, le Portugal vit au rythme de l’estado novo de Salazar. Une dictature qui provoquera une récession économique et culturelle du pays à la fin des années 70. Fatima Ferreira saisit l’opportunité de rejoindre son mari en France. Elle quitte Coimbra pour venir s’installer à Cerizay. Cela fait 46 ans. Faisons connaissance.

"J’avais 18 ans quand je suis arrivée à Cerizay. Je n’avais pas fait mes études en France. J’avais donc besoin de m’améliorer à l’écrit." Une amie l’invite au cours français langue étrangère du centre socioculturel. "C’est comme ça que j’ai passé la porte du CSC la première fois"

Ensuite, on sollicite Fatima pour faire de l’accompagnement à la scolarité. Elle est bénévole pendant 7 ans aux côtés des enfants. Puis on la sollicite à nouveau pour donner des cours de portugais à des adultes cette fois. Son public ? Les professeurs de Cerizay notamment. "Je me suis mis la pression. Enseigner à des enseignants, ce n’est pas rien ! Alors je l’ai fait avec mon cœur. J’ai fait ce que je pouvais."
Cela fait 8 ans et les cours fonctionnent toujours aussi bien. Fatima partage sa langue maternelle avec une vingtaine de personnes.

Fatima devient présidente dans des conditions toutes particulières. L’association Point de Mire, qui regroupe un CSC et un foyer de jeunes travailleurs, se scinde en deux associations indépendantes. Avec chacune leur projet associatif. On a écrit quelques lignes à ce sujet ici. Ce sont ses 3 filles qui l’encouragent à s’engager. "Elles m’ont dit : tu apprendras maman ! Et puis, j’ai eu la chance d’avoir Lucie Brillanceau, la directrice de l’époque, pour m’expliquer cette nouvelle fonction."

La présidente, tout juste réélue, passe tous les jours au centre socioculturel. Elle explique avec un accent à peine perceptible, qu’elle s’y sent bien. Auprès des seniors qui jouent aux cartes, auprès de ses voisines, de ses élèves et des salariés qu’elle dit trouver "extraordinaires". "Je suis naturalisée française. Je me sens française, libre de penser et en sécurité dans ce pays." nous confie t-elle.

*Mulher livre : femme libre en portugais.
Pour la prononciation, le mieux, c’est de vous adresser à Fatima !

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