Faut-il remettre de l’humain dans l’accès aux droits ? (2)
Dans la rue, en mode « porteur de paroles »
Pour confirmer la situation problème et mobiliser d’autres personnes concernées, les animatrices sont allées dans la rue, en mode « porteur de paroles », sur des temps de distribution alimentaire. Elles ont demandé aux gens s’ils étaient concernés par les difficultés liées à l’utilisation des outils numériques dans le cadre de l’accès à leurs droits. Elles ont pris l’exemple de la déclaration d’impôts. :
"Demain, tous obligés de déclarer nos impôts sur internet. Possible ? Pas possible ?"
Cela leur a permis de constituer un groupe d’une dizaine de personnes intéressées pour poursuivre les échanges et se mobiliser sur cette question.
C’est à ce moment de notre entretien avec Géraldine, que nous commençons à revoir notre copie et à percevoir l’accompagnement vers l’accès aux droits de façon différente.
« Au CSC du Mellois, nous pensons que le collectif peut être un moyen pour faire évoluer la situation des personnes. Nous avons donc accompagné les premiers concernés dans la réalisation de leur propre diagnostic de la situation et la recherche de pistes de solutions, devenues liste de revendications. »
Le début du travail de groupe
Le travail du groupe commence fin juin 2018, avec les habitants concernés, le CSC et l’Epicerie Sociale. Chaque personne qui se trouve autour de la table se présente et les animatrices expliquent le rôle qu’elles souhaitent jouer à côté du groupe. « Nous avons expliqué qui nous étions, notre intention de créer les conditions pour que les personnes puissent s’organiser, comprendre la situation, le contexte. Mais qu’en aucun cas, nous ne ferions à la place des premiers concernés, puisqu’ils sont experts de la situation qui leur pose problème. »
Après avoir analysé le contexte à « hauteur d’habitants » en regroupant les difficultés rencontrées par types (« thématique financière », « thématique prison » qui évoque le manque de liberté, « thématique isolement », « thématique équipement »…) et le gain à atteindre, le groupe travaille sur des pistes de solutions. La première action sera le lancement d’une pétition : faire signer cette pétition aux habitants du Mellois et aller la porter aux Elus. Ils obtiennent 300 signatures de soutien à la démarche.
Le CSC remet le courrier aux Elus. Pas de réponse à la sollicitation. Le groupe décide alors d’inviter la presse pour faire part encore plus largement de sa démarche et enregistre une émission sur les ondes de D4B pour la faire connaître. Il sollicite un nouveau rendez-vous avec la communauté de communes. La rencontre aura lieu au début du mois de janvier 2019 avec le président. Tous les membres se préparent à cette rencontre. Mais cette première visite reste lettre morte...
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