Accueillir dignement les migrants (4)

Lors de son assemblée générale du 10 mars 2017, la fédération avait invité le Toit du Monde. Son idée étant de mieux comprendre la façon dont l’accueil des étrangers fuyant leur pays, était organisé dans l’Hexagone ; de mettre une définition précise sur les mots que l’on entend dans les médias (sans- papiers, migrant, réfugié...) ; et enfin, de connaître les droits dont ces personnes disposent.

Amélia Gracie a été bénévole au Toit du Monde pendant 10 ans. Elle accompagnait les demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives. Depuis 2016, Amélia travaille pour la PADA (plate-forme d’accueil des demandeurs d’asile), à Poitiers. Elle reste toutefois administratrice au Toit du Monde.

Louis-Marie Bonneval est administrateur et vice-président de l’association. Il a repris la coordination des bénévoles qui accompagnent les demandeurs d’asiles, au départ d’Amélia.

L’association du Toit du Monde est un centre social interculturel, ce qui le différencie des maisons de quartiers. Adhérent à la fédération des centres socioculturels de la Vienne, il est organisé en différents services. Celui dans lequel se sont engagés Amélia et Louis-Marie est le service Accès aux droits et demande d’asile. Au sein de ce service, les personnes étrangères peuvent être accompagnées pour toutes leurs demandes : demande d’asile, titres de séjour, naturalisation...

3) Devoirs d’assistance ou délit de solidarité ?

En début d’année 2017, le procès de Cédric Herrou a fait beaucoup de bruit dans les médias. Son procès a eu lieu en février. Il est symbolique. Cédric Herrou a aidé des migrants à venir en France et en a hébergé certains chez lui. C’est un agriculteur qui habite près de la frontière franco-italienne, dans la Vallée de la Roya.

Pourquoi ce procès ? Parce que l’article L622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile dit que "toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier, d’un étranger en France, sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros."

Cette loi a un lien très étroit avec le décret Daladier de 1938.

Le but de l’article L622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile était de lutter contre les réseaux de passeurs. Or, si une personne ne reçoit pas d’argent elle n’est pas considérée comme un passeur.

Cédric Hérrou a été relaxé d’un certain nombre de chefs d’accusation. Il a en revanche été accusé d’avoir aidé les migrants à franchir la frontière italienne et a été condamné à payer 3 000 € d’amende avec sursis.

D’autres initiatives solidaires

L’association Welcome de Poitiers rassemble des personnes qui hébergent des demandeurs d’asile en situation régulière.
Chacun a le droit d’héberger, de nourrir, de donner des médicaments, de soigner ou d’orienter vers un médecin.
La durée de l’hébergement fait beaucoup de débats parmi les membres de Welcome. Ils ont décidé de proposer l’hébergement pendant 5 mois. Ils ne veulent pas remplacer l’Etat. Il s’agit bien d’un hébergement temporaire en attendant une place en CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile).

Chaque association Welcome fonctionne de façon autonome et choisi combien de temps les demandeurs d’asile seront hébergés. A Bordeaux par exemple, l’association héberge pendant 9 mois. Il y a une rotation. Une famille héberge une personne pendant un mois. Après, elle va dans une autre famille.

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